Projet RADS Toubakouta

Projet RADS Toubakouta juillet 2011

Au cours d’une visite de deux jours à Toubakouta nous avons pu, malgré la période des labours avant hivernage pendant laquelle les villageois sont tous dans les champs, faire un point de la situation. Nous pensions que depuis mars dernier les choses avaient bougé…Le projet financé par la Coopération Technique Belge est clos depuis mars, cela s’est traduit par la formation Apiflordev d’octobre-novembre 2009, l’équipement individuel d’une centaine d’apiculteurs, l’équipement collectif des 5 sections (en cours de mise en place car chaque section s’est engagée à trouver ou à construire un petit local pour héberger le matériel).
Nous avions constaté en 2010 que l’association JED (Eclaireurs du Sénégal) avait organisé sur la zone une formation d’apiculteurs débutants dans la perspective probable de créer un projet parallèle à celui de RADS, conséquence de notre souhait légitime de différer l’extension du réseau.

Apiculteurs à Toubakouta
Quelques apiculteurs du groupe de Toubakouta récemment intégré dans RADS et la récolte toute fraîche.

Président de RADS
Mamadou Bakhoum président de RADS, son fils Seini et Yves Poupon

Depuis mars dernier Ibou Tine, responsable du département Apiculture de JED, a rendu visite à Mamadou Bakhoum et semble avoir jugé qu’il était souhaitable que les nouveaux villages concernés ( Toubakouta, Dielmon, Nema Ding, Nema Bah, Karang etc…) intègrent RADS. Nous nous retrouvons donc avec un réseau d’au moins 20 villages et près de 200 apiculteurs. Nous avons rencontré le groupe de Toubakouta, celui de Nema Ding et celui de Karang …ils ont suivi la formation de débutants et on peut voir sur les photos que le mode de récolte du groupe de Toubakouta n’est pas tout à fait au point…Les responsables de Karang nous ont, par contre, fait bonne impression. Il paraît clair que la formation des nouveaux villages ayant rejoint RADS n’est pas encore au niveau de celle des autres…Mamadou Bakhoum pense cependant arriver à les intégrer sans trop de difficultés. Cela n’est pas si simple, les équipements sont insuffisants et incomplets (les nouveaux ont souvent été dotés de ruches sans couvercle, les sites d’implantation des équipements collectifs pourraient être dans certains cas à revoir et les anciens vont défendre leurs avantages acquis ce qui est légitime…). Il faudra bien veiller à ce que le climat et la communication au sein de RADS restent bons, il ne faut pas oublier que certains membres ont un peu flirté avec le nouveau projet qui se dessinait…

Ne soyons pas pessimistes…Nous avons aussi rencontré les apiculteurs des anciens villages (Dassi lamé, Santamba, Samé, Sourou…). Dans l’ensemble ils affichent une récolte double de celle de l’an dernier, et ceux qui n’ont pas progressé en connaissent les raisons. Ils sont contents d’être correctement équipés, certains commencent à utiliser extracteur, presse, maturateur …

Extracteurs Toubakouta
Extracteurs en galva fabriqués à Thiès. Un extracteur est mis à la disposition de chaque section

Extracteur

Nous allons bientôt approcher le millier de ruches sur le réseau…Mamadou a en tête de créer un pôle d’excellence sur le Delta du Saloum. Il a profité de notre tournée des villages pour booster les troupes. Quelques jours après il a été élu président régional (3 départements) dans le cadre d’une organisation de l’apiculture voulue par la Direction Nationale de l’élevage.

Première récolte
Il n’est pas certain que cette première récolte du groupe de Toubakouta ait été faite dans les meilleures conditions. Il faudra un peu de matériel et sans doute compléter la formation.

Pour le moment rien n’est fait au niveau du conditionnement et de la commercialisation. Souvent l’apiculteur vend directement, sinon il confie son miel à Mamadou qui pour le moment n’a aucune difficulté à vendre sans se déplacer très loin…le prix minimum assuré est de 3000 FCFA. Les villages semblent avoir abandonné la vente à des intermédiaires à un prix trop bas, ce qui est une bonne nouvelle. Mamadou a en tête de créer une sorte de Comité de Direction pour gérer le nouveau RADS, il va falloir penser sérieusement à la mise en en place d’un GIE ou d’une Coopérative. Il lui faut trouver une solution pour donner une petite rémunération aux moniteurs.
Quelle devrait être la suite à Toubakouta ? Peut-être profiter du projet de Kaydara pour faire une mission d’audit la plus complète possible. Près de Kaydara il y a désormais ce groupe important de Fimela dont les apiculteurs ont aussi reçu la formation de débutants…peut-être là aussi une mission d’audit identique. RADS prend de l’ampleur, une vraie miellerie sera nécessaire …ils gèrent 2 tonnes sans problème, quid lorsqu’ils seront à 7 ou 8 tonnes ? Et puis encore de la formation, du perfectionnement…

Représentants des sections réunis à Toubakouta et portant les nouvelles vareuses

Suzanne et Yves Poupon
Apiflordev
juillet 2011