Mission à Assia au LIBAN

L’objectif de la mission que j’ai effectuée pour Apiflordev à Assia, commune (1300 habitants) du district de Batroun située à 70 km au nord de Beyrouth à une altitude de 850m, était d’étudier la relance d’un projet apicole sur cette commune.
En octobre 2008, un premier projet apicole avait vu la construction d’un centre d’apiculture avec l’aide financière de la Banque Mondiale. Ce projet, qui prévoyait également la formation d’apiculteurs, n’a pas été mené à son terme pour des raisons essentiellement financières et le bâtiment est resté inoccupé.

Actuellement la commune d’ASSIA compte environ 80 apiculteurs possédant de 2 à 70 ruches.
Rucher d’Assia au Liban
Rucher à Assia au Liban

Le type de ruches utilisé est la Langstroth 10c et l’abeille présente est à priori Apis mellifica syriaca et ligustica.
Rucher à Assia au Liban

La végétation environnante est une végétation de type « garrigue » avec une dominante de chênes kermès, romarin, sauge, ciste…

Malgré un rendement en miel assez faible (6 à 8 kg/ruche), le revenu généré est non négligeable, le miel étant bien valorisé (de 25 à 35€/kg au détail). C’est pour cela que le développement d’une production apicole serait loin d’être négligeable. Le miel produit localement est un miel de « montagne » de couleur ambré, au goût fruité, avec une absence de granulosité, très agréable en bouche. Quelques apiculteurs pratiquent la transhumance notamment sur les agrumes au printemps. Cette transhumance permet de produire un miel moins recherché par la clientèle mais permet de bien développer les colonies. Certaines années, une production de miellat est possible. Seul le produit « miel » est exploité.
Les techniques d’élevage sont peu répandues et il y a difficulté pour trouver des essaims ou des reines au Liban. Une partie importante des importations de cheptel provient d’Egypte.

Les principaux problèmes rencontrés par ces apiculteurs sont liés au sanitaire (principalement la varroose) et à la disparition non expliquée de colonies. Les molécules (amitraze, Tau-fluvalinate, thymol) utilisées présentent des taux d’efficacité très variables mais malheureusement les process d’utilisation sont aussi très aléatoires.
Après avoir fait un état des lieux, une proposition de mise en place d’un projet de développement apicole a été fait;

Il a pour axe principal la formation de nouveaux apiculteurs en leur fournissant le matériel apicole de base et également quelques ruches peuplées avec un prêt relais ou un micro crédit. Une formation sur les techniques d’élevage pourrait être mise en place pour les apiculteurs déjà confirmés.
Par ailleurs il peut être envisagé des investissements pour aménager le centre d’apiculture qui actuellement est un bâtiment vide. Ce bâtiment doit avoir comme finalité la création d’un centre de formation apicole avec comme objectifs la formation de nouveaux apiculteurs, et la mise à disposition de matériel pour le travail et la commercialisation du miel.

Futur centre de formation apicole, Vue intérieure du bâtiment, Assia, Liban

En conclusion, un réel potentiel apicole existe tant sur l’environnement, que sur la valeur économique du produit « miel », et surtout sur la motivation des personnes rencontrées.

Michel TARDIEU le 02/01/2012